HISTORIQUE ET PATRIMOINE
(Sources : A.Rousset : Dict. des communes du Jura – L’inventaire : Patrimoine industriel - J.Brayard : Le bassin de la Vallière, ses moulins et leurs meuniers.)
Ce village se trouve à 3 km de Lons-le-Saunier sur la RD 1083, à une altitude moyenne de 275 m. Ses habitants sont les « Messornais », suite à un sondage des habitants et après décision du Conseil Municipal en date du 8 Mars 2011. La Commune compte environ 860 habitants, répartis dans trois quartiers : le Petit Messia, la Papeterie et le Grand Messia.
L’origine du nom de la Commune viendrait du celte, et signifierait MARAIS, quant à Sorne ce serait une déformation de Serena, nymphe des sources, dont on trouve partout des dérivés comme serin, surans, sirène, sorgue, etc. …
En 1790, la population était de 285 habitants, et en 1851, de 407 dont 199 hommes et 208 femmes. Au XIXème siècle, il y était cultivé de la vigne, dont les rouges et les blancs étaient de première qualité, beaucoup de fruits et de céréales qui suffisaient à nourrir les habitants.
Aux XVIIIe et au XIXe siècles la Sorne est au cœur du développement du village.
Les moulins au fil de la Sorne :
On comptait 8 usines hydrauliques sur la Sorne : deux moulins, deux huileries, une papeterie, une usine à forger, un battoir à tan et fouloir et un battoir à écorce.
Le moulin Guyon possédait en 1861 trois roues à augets dessus faisant mouvoir quatre paires de meules. Il a été transformé en 1978 par Mr. Billet pour la production d’électricité. Il produit environ110.000 kW/h par an.
Les moulins Coutherey se situent de chaque côté de la Sorne. Après 1900, ils évoluent de battoir à tan et fouloir pour, d’un côté de la Sorne, se transformer en tournerie (jouets, quilles et cordes à sauter), mais en 1960 cette tournerie est rachetée pour devenir le Garage Pajot, tandis que sur l’autre rive, une fonderie et un atelier de construction mécanique sont installés au début du XXème siècle sous la raison sociale « J. Rodier et Sauvageot , puis en 1922 « Desvignes Frères » et, enfin, en 1941 la fonderie « Carlot et Girardot » jusqu’à l’arrêt définitif en 1955.
Huilerie de Messia : le moulin se situait en contre-bas du pont sur la RD 1083. Il fonctionnait après la récolte du colza. La meule gisante du moulin à huile de noix est resté déposée près de l’usine jusqu’en 1998.
Dès 1684, la papeterie est construite. On y fabrique alors du papier à écrire et des rouleaux de carton qui sont vendus à Lyon chez les Soyeux pour stocker les pièces de soie. En 1852, alors que la soierie lyonnaise périclite, elle est acquise par Burretel de Chassey qui la transforme en atelier de construction mécanique (fabrication de pièces pour moulins-battoirs à blé, forges et machines à vapeur). Au début du XXème siècle, la société Allamel et Bobillier fait construire sur la rive droite du canal une nouvelle fonderie. Devenue Paul Bobillier et Cie, la société cesse ses activités entre 1920 et 1930. L’atelier de fonderie est démantelé en 1939 pour une partie et en 1960. On y trouvait deux roues hydrauliques et 54 maillets. Il y avait, en 1814, 10 ouvriers et en 1857, 30 ouvriers, dirigés par Mr. Mignot.
Un four à chaux fut installé en-dessous de l’ancienne papeterie, avec une turbine, et fonctionna jusqu’en 1920 exploité par Mr. Tonetti. La société Allant et Babille exploita sur le site une fonderie et un atelier de fabrication de pressoirs. Un nouveau bâtiment fut construit sur la droite du canal pour les mêmes activités. Cette société ferma définitivement ses portes entre 1920 et 1930. L’atelier de fonderie fut démantelé après 1939.
Plus en aval, se trouvent le Moulin et l’Huilerie Chaillon : trois roues à augets dessus, trois paires de meules (puissance de 7,80 cv) et la même puissance pour l’huilerie, en aval, avec une paire de meules actionnées par deux roues à augets dessus.
Biens communaux :
La maison commune fut construite vers 1845 et contenait la mairie, le logement de l’instituteur et la salle d’étude. Le cimetière se trouve au nord du village. L’église, bâtie en 1854 et 1855, avec les deniers légués à cet effet par Mme Lebrun, femme Duronsoir, a coûté 30.000 frs et a été dédiée à Saint-Désiré.
La vie économique à Messia Sur Sorne aujourd’hui :
On trouve au village une boulangerie, une pharmacie, un salon de coiffure, deux restaurants, une boucherie-charcuterie, une usine de plasturgie (fondée par Mr. Delatour habitant de Messia), intégrée aujourd’hui dans le groupe international Procap, un cabinet de prothésiste dentaire, deux sociétés de Travaux Publics, le parc d’entretien des véhicules de la Direction Départementale des Territoires.
Une ZAC est en cours d’agrandissement à la sortie de Messia le long de la RD 1083 en direction de Lyon. Elle abrite déjà les entreprises Ardiet parquets, le garage Messia Auto Passion, l’entreprise Caniotti Maçonnerie, la déchetterie Lons Sud, J.F. Meubles, Bâti-Charpente, etc... + de détails
Patrimoine archéologique, par J.L. MORDEFROID, archéologue municipal de LONS
À Messia, un secteur fréquenté par l'Homme au Néolithique est assurément habité dès les Âges des Métaux. Mais pour l'heure, le patrimoine archéologique connu de Messia documente une période plus récente : l'époque gallo-romaine.
Au moins deux bâtiments (habitat(s), site(s) de production?) couverts de tuiles à rebords sont connus: l'un est signalé le long de la voie Lyon-Besançon (1856), qui sera évoquée plus loin, et l'autre est repéré au Pré-Verdin (1997). La meule en trachyte mise au jour en Bussière, et déposée au Musée municipal d'Archéologie de Lons en 1867, trahit la transformation des céréales et pourrait signaler un troisième site d'occupation.
Ceci dit, la majeure partie du patrimoine répertorié de Messia évoque davantage les réseaux de circulation. Le chemin des Romains ou chemin de la Poste, qui figure encore au plan cadastral de 1810, correspondrait à l'un des segments de la voie qui reliait Lyon à Besançon.
Ce tronçon débuterait au gué qui, à hauteur de l'ancienne papeterie, permettait de franchir la Some, s'élève-rait ensuite à flanc de colline et franchirait la côte de Mont ciel dans sa partie la plus élevée avant de des-cendre en direction de l'agglomération secondaire de Ledo. Nous noterons qu'à l'emplacement du pont actuel, et dès l'Antiquité, un pont aurait été substitué au gué. Depuis là, des axes secondaires se dirigeaient en direction de Chilly-le-Vignoble et du gué la Biche à Courlans.
Dans quel intervalle chronologique inscrire ces monuments et ces objets, ici attestés, et là pressentis? Les monnaies découvertes fortuitement sur le territoire communal ont été frappées sous le règne de Vespasien (69-79), de deux Antonins, Nerva (96-98) et Antonin (138-161), et de Dioclétien (284-305). Mais leur petit nombre, au moins deux avant 1855 et deux autres avant 1943, n'autorise pas de conclusion significative. Cela confirme tout au plus la fréquentation des lieux au cours des quatre premiers siècles de notre ère.
Le modeste patrimoine archéologique reconnu de Messia relève donc essentiellement de la période antique (Ier-IVe). Il pourrait évoquer un paysage rural et un habitat dispersé. Il rappelle surtout ces voies et ces chemins qui concourent alors et concourront encore à la circulation des hommes (militaires romains, mar-chands orientaux, par exemple), des biens (huiles méditerranéennes, salaisons séquanes, etc.) et des idées (le Christianisme notamment).
QUELQUES STATISTIQUES sur le classement de la Commune de Messia :
Classement | Habitants | Superficie | Densité |
France | 11.241 ème | 35.518 ème | 2736 ème |
Franche-Comté | 238 ème | 1672 ème | 59 ème |
Jura | 49 ème | 511 ème | 5 ème |
Arrondissement de Lons | 20 ème | 326 ème | 3 ème |
Canton de Lons 2 | 2 ème | 9 ème | 1 er |